Avec le vent

Chaque jour, sous les semelles de mes vieilles groles en cuir

Le vent disperse un à un les grains du chemin pour broyer mes traces

Aujourd’hui le vent s’alanguit sur le feuillage du chêne

Sous lequel je me protège d’un sifflement comme un chant de sirène

Irrésistible envoûtement céleste qui grise l’air que je fredonne

Au son du vent qui devient grand loin là-bas sur les montagnes agitées

A mes côtés un fier chien blanc pareil à un loup asocial avancé

Plante sa truffe dans le sens du vent afin de percevoir l’avenir incertain

Le sommet de la montagne se couvre soudain de nuages gris effilochés

Je quitte mon arbre pour aller de l’avant suivre le vent dans sa folie placide

Avant le vent, pendant le vent, après le vent tout en soulevant

Juste un pied puis l’autre je marche escorté par l’inconnu de ma destinée

Dans la région chacun se complait à dire que le soir venu le vent faiblit

Mais moi je sais que le vent s’emporte pour me tourbillonner au bout de la nuit.

Alors vint le vent, le vent, le vent, le vent, le vent…

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